Brasserie La Roque, du grain à la bière

À partir du 31/07/2020
Comment vous est venue l'envie de faire de la bière bio ?
Odin Gontiès : J’ai commencé à brasser de la bière avec quelques copains quand j’étais étudiant en école d’ingénieur. Très vite, je me suis passionné pour ce savoir-faire artisanal, et je suis parti faire mon stage de fin d’études en Argentine, dans le domaine des levures. Là-bas, l’émergence des brasseries de petite taille et l’engouement pour les bières artisanales a eu lieu dans les années 1990, avec 10 à 15 ans d’avance sur la France. A travers la rencontre avec des brasseurs de Buenos Aires, mais aussi du Sud rural, j’ai découvert des brasseries urbaines ou de terroir, qui partageaient toutes la même philosophie : faire un travail « propre », rechercher, expérimenter, dans le but de mettre en valeur le goût des matières premières dans les produits finis.
Et pour avoir les meilleures matières premières, quoi de mieux que de les produire soi-même...
Odin Gontiès : exactement ! Et j’ai la chance d’être né dans la ferme de mes parents dans le Gers, une exploitation céréalière de 40 hectares. Mon frère et moi, nous avons décidé de faire de la transformation afin de prendre part à l’attractivité du territoire, de participer à la vie paysanne, et de pouvoir faire vivre plusieurs personnes sur cette exploitation de petite taille. Nous produisons donc de l’orge, du blé, du seigle, de l’épeautre, peut-être prochainement du houblon... Tout cela en agriculture biologique bien sûr, ce qui allait de soi puisque nos parents avaient déjà le label ! Après la récolte, nos céréales sont transportées dans le Tarn, à une centaine de kilomètres, dans une jeune malterie artisanale qui travaille des petites quantités et entièrement en bio, depuis sa création. C’est un vrai partenaire, qui expérimente avec nous pour obtenir le meilleur résultat, sur-mesure.
Parlez-nous de vos bières...
Odin Gontiès : Personnellement, j’ai un faible pour la Scottish. C’est une bière rousse (« Red Ale »), avec des notes qui sont plus du côté du caramel que de la torréfaction. Elle a du corps, sans être lourde, et se déguste en accompagnement de plats, notamment de viandes blanches ou de desserts caramélisés. C’est une belle porte d’entrée dans la bière artisanale, que je conseille à ceux qui aiment le vin rouge de la région et qui ont envie de changement. Sinon la classique, en été, c’est la bière blanche, car c’est la plus rafraîchissante. Côté bière blanche, notre proposition est une bière de type belge, à base de blé (Wit Beer), plutôt sèche, avec des arômes de Chinook (houblon qui tend vers les agrumes), et une touche de poivre de Sichuan.
Et vous, laquelle préférerez-vous ?
